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XXL
22/02/2007 22:04
Mylène Farmer
XXL
Qu'on soit des filles de Cocktails, belles Qu'on soit des filles des Fleurs de poubelles Toutes les mêmes Qu'on soit des croissants de lune Qu'on soit des monts de Saturne Pour l'I.V.G. ou en bulle Nous on a
On a besoin d'amour On a besoin d'amour Besoin d'un amour XXL On veut de l'amour XXL
Qu'on soit des filles de L'histoire, rares Qu'on soit des filles des Fleurs de trottoirs C'est comme ça Qu'on soit Paul en Pauline Faire la une des magazines Négatives ou positives Toutes les filles
Elles ont besoin d'amour On a besoin d'amour Besoin d'un amour XXL On veut de l'amour XXL
On a besoin d'amour Besoin d'une flamme Et de vague à l'âme On a besoin d'amour Besoin d'un regard De peau et de larmes On a besoin d'amour Besoin d'une flamme Et de vague à l'âme On a besoin d'amour Besoin d'un regard De peau et de larmes
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Que mon coeur lache
22/02/2007 21:49
Mylène Farmer
Que mon coeur lache
Bien trop brutal L'amalgame La danse des corps L'amour à mort
Amour poisson Collision La peur s'abat Sur nos ébats
Toi entre nous Caoutchouc Tu t'insinues Dans nos amours
C'est pas facile Le plaisir Apprivoiser Ton corps glacé
Que mon cœur lâche Mes rêves d'amours excentriques N'ont plus leurs strass Mon stress d'amour est si triste Que mon cœur lâche Mais fais moi mal Abuse des liens et des lys Les temps sont lâches L'amour a mal Les temps sont amour plastique
Quel mauvais ange Se dérange Pour crucifier Mes libertés
Moi pauvre diable J'ai si mal Vertige d'amour, amour blessé.
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***Rétrospection Ainsi soit-je...***
22/02/2007 21:13
« Dis, maman, pourquoi je suis pas un garçon ? » En octobre 1987, la nouvelle bombe de Mylène Farmer est lancée : « Sans contrefaçon », tube polisson et furieusement entêtant, fait rapidement un carton : « Puisqu’il faut choisir / A mots doux je peux le dire / Sans contrefaçon / Je suis un garçon / Et pour un empire / Je ne veux me dévêtir / Puisque sans contrefaçon / Je suis un garçon. » Le titre fait un clin d’œil au personnage du chevalier d’Eon, alias Charles Beaumont, un espion du 18e siècle qui avait pour habitude de se travestir pour obtenir ses renseignements.
« Sans contrefaçon » est une chanson importante à plus d’un titre. D’une part, elle rompt radicalement avec les tubes ténébreux tels « Libertine » et « Tristana », prouvant que le duo Farmer-Boutonnat sait changer de répertoire tout en restant efficace. D’autre part, son thème ambigu vaut à la chanteuse l’adhésion massive du public homosexuel. Le titre annonce enfin le second et très attendu album, dont il constitue le premier extrait. Promotion oblige, Mylène multiplie les apparitions à la télé. Et c’est sous les traits d’un adorable garçon (costard à carreaux et casquette vissée sur la tête) qu’elle effectue une chorégraphie fluide et ludique, accompagnée par ses danseurs. A Nulle part ailleurs (à l’époque de « l’âge d’or » de ce programme décapant, présenté par Philippe Gildas et les Nuls, elle annonce, entre autres, qu’elle a fait l’acquisition d’un second singe, Léon !
Elle quitte néanmoins momentanément son habit de Poulbot pour participer aux Oscars de
la Mode
, toujours en octobre, où elle s’acquitte avec panache d’une dynamique interprétation du classique de Juliette Gréco : « Déshabillez-moi ». A la même époque, la chanson est également reprise par la chanteuse Patti Layne : c’est finalement cette dernière qui a les honneurs des radios, puisque Mylène ne sort pas ce titre en 45 tours (il est néanmoins disponible sur un maxi).
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Rétrospection Ainsi soit-je... suite
22/02/2007 21:11
En cette fin d’année 1987, le travail de Laurent, Mylène et leur équipe (dont Thierry Rogen au son et Bertrand Lepage au management) autour du prochain album bat son plein, et le passage à la nouvelle année se fait dans les studios Méga, installé par Rogen et des amis en avril 1987 dans un ancien bunker prés du bois de Boulogne.
Devant l’accueil massif et spontanément chaleureux réservé à « Sans contrefaçon », Mylène Farmer et Laurent Boutonnat se heurtent à un problème : le clip n’est pas prêt ! C’est finalement les plages de Cherbourg qui sont choisies comme décor à cette vidéo (un peu moins longue que les précédentes, soit un peu plus de huit minutes quand même), adaptation très libre de Pinocchio. Mylène interprète un pantin de bois qui prend soudainement vie grâce à l’amour qu’on lui insuffle, belle métaphore pour un artiste. Hélas, la méchanceté et la bêtise des autres, ici représentés par de sombres forains, ramènent bien vite le petit personnage à son premier état d’objet inanimé, au désespoir de son créateur-amant. Parmi les forains, un personnage féminin se détache, qui se lie d’amitié avec Mylène-Pinocchio : l’espace de quelques minutes, on aperçoit la grinçante humoriste Zouc, original guest star de cette vidéo encor une fois très réussie. La rencontre avec Zouc a eu lieu en octobre 1987, lors de l’émission Mon Zénith à moi « spéciale Mylène », présentée par Michel Denisot. Au cours de cette surprenante interview, Mylène avait commis quelques étrangetés, en choisissant notamment de visionner des images d’exécution capitale, et en acceptant de diffuser des vidéos personnelles de son singe, puis d’enfants handicapés. Neuf ans plus tard, en 1996, Mylène avouera n’avoir jamais plus eu de nouvelles de Zouc après le tournage du clip. L’humoriste, victime de sa fragilité psychologique, disparaîtra en effet de la scène publique peu après sa contribution à « Sans contrefaçon ».
Pour la promotion du single et du clip, un curieux objet (un des plus chers cotés jusqu’à maintenant) voit le jour : une poupée de trente centimètres représentant Mylène en pantin du clip ! « Sans contrefaçon », classé au Top 50 pendant vingt-trois semaines (environ 700 000 ventes), atteint la 2e place, mais n’arrive pas à détrôner l’opulente Sabrina et son hystérique « Boys, boys, boys »… Quoi qu’il en soit, le tube délicieusement ambivalent de Mylène l’impose définitivement comme une artiste importante, et son deuxième album, Ainsi soit je…, est l’objet de toutes les attentions lorsqu’il sort, en mars 1988. Quelque temps auparavant, Laurent Boutonnat a créé la société Toutankhamon (en novembre 1987), qui lui permet de produire plus facilement les albums et les clips de sa collaboratrice. L’album Ainsi soit je…est également précédé de la sortie du single du même nom. A mille lieues du tressautant « Sans contrefaçon », le titre « Ainsi soit je… » évoque le mal de vivre et le pessimisme : « Bulle de chagrin / Boule d’incertitude / De nos destins / Naît que solitude / Tu dis qu’il faut du temps / Qu’aimes n’est pas un jeu d’enfant / Je sais bien que tu mens / Mais je suis si seul à présent. » Le clip est curieusement sobre en regard des œuvres précédentes. Filmée dans les teintes sépia, Mylène Farmer avoue une envie de vivre qui fiche le camp, entourée d’animaux (biche, chouette) dans un décor enneigé. L’ambiance féerique rappelle par endroit quelques plans du sublime classique La Nuit du chasseur, de Charles Laughton.
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Rétrospection Ainsi soit-je... suite
22/02/2007 21:08
D’emblée, Ainsi soit je…, qui a nécessité environ six mois de travail, confirme les attentes que le public a placées en Mylène. Les ventes totales du disque (1 400 000) le confirmeront. Si Cendres de lune constituait un premier essai séduisant mais un tantinet timide, Ainsi soit je…est un album maîtrisé de bout en bout. Dépassant son rôle de simple interprète, Mylène y signe la quasi-totalité des textes. Elégant et efficace, l’album s’ouvre sur un morceau magistral : « L’Horloge », poème de Baudelaire, est scandé d’une voix tour à tour grave et candide, sur une musique épaisse. D’autres « amis » littéraires sont convoqués, tels Edgar Allan Poe, à qui la chanteuse rend hommage dans la chanson « Allan », où elle évoque Ligéia, célèbre nouvelle du conteur, et d’en approprie quelques vers in extenso : « Pauvre poupée / Qui vont qui viennent (Allan, Allan) / Pauvre fantôme / étrange et blême (Allan, Allan) / J’entends ton chant monotone / La nuit frissonne / J’entends ton cœur fatigué / d’avoir aimé (Allan, Allan). » Poe est sans conteste l’un des écrivains préférés de Mylène Farmer, cette dernière se disant attirée non seulement par le côté oniro-gothico-morbide de ses histoires, mais également par l’obsession de Poe pour sa propre mort.
Ainsi soit je…est un album romantique au sens premier du terme, c'est-à-dire qu’il emprunte à ce mouvement artistique du 21e siècle son désenchantement élégant et sa tristesse distante. L’ambiance générale de l’œuvre est parfaitement résumée par une phrase prononcée par Mylène dans une interview : « La chose qui me tourmente le plus et qui me fait le plus mal, c’est la désillusion perpétuelle, c’est vivre avec cette notion du dérisoire, ça c’est très dure à vivre.»(Rock News, avril 1988) On retrouve également la reprise de Gréco, « Déshabillez-moi », qu’il aurait été effectivement dommage de ne pas exploiter. Un petit bijou d’humour clôt enfin l’album : « The farmer’s conclusion », morceau sur lequel sont mixés quelques grognements, aboiements et beuglement d’animaux de la ferme.
Mais n’oublions pas l’essentiel : Ainsi soit je…renferme un énorme tube, « Pourvu qu’elles soient douces » (« PQSD » pour les intimes), que Mylène sort en single le jour de son anniversaire, le 1é septembre 1988. Ce titre original et joliment balancé, dans la lignée de « Sans contrefaçon », célèbre ni plus ni moins les joies sodomites (dix-sept ans après « La Décadanse » de Gainsbourg/Birkin).
Le clip de « Pourvu qu’elles soient douce » (ou « Libertine II »), d’une durée totales de près de dix-huit minutes, est visible en version intégrale début octobre sur M6, et fait immédiatement couler beaucoup d’encre. Tourné à la fin du mois d’août en neuf jours dans la forêt de Rambouillet, « PQSD » a pour thème une époque précise, la guerre de Sept Ans, et a bénéficié d’un conseiller historique présent durant tout le tournage. Pour la petite histoire, le clip (qui mobilisait six cent figurants, la plupart des appelés ou engagés de l’armée !) faillit ne pas se faire, en raison d’une pénurie chez les loueurs de costumes d’époque, due à l’imminence de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française. On peut évaluer la facture de cette vidéo (produite par Toutankhamon et Movie Box), à plus de trois cent mille euros. Le clip s’ouvre sur la dernière image de celui de « Libertine ». Découverte inconsciente par un jeune aide de camp, la jeune femme est ramenée au campement de soldats anglais venus prêter main-forte au roi de Prusse Frédéric II. Le capitaine de la troupe s’éprend de Libertine. Pendant ce temps, un bataillon de prostituées françaises, conduit par Sophie Tellier (la rivale de « Libertine » et la méchante tsarine de « Tristana »), corrompt par l’alcool et le sexe (moyennant finance) les troupes anglaises…
« Pourvu qu’elles soient douces », mini chef d’œuvre démesuré, marque profondément les esprits, et les journalistes présents à l’avant-première, le 6 octobre à l’UGC Normandie, sont bluffés.
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