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Rétrospection l'Autre suite
17/04/2007 11:18
Durant l’été 1991, Mylène Farmer part, en compagnie de Laurent, au pôle Nord, sur la banquise. C’est Luc Besson qui les y a conviés, pendant le tournage de son film Atlantis. La chanteuse fait ensuite un séjour sur la côte Ouest des Etats-Unis pour perfectionner son anglais. La vidéo de « Regrets » est diffusée en exclusivité dans l’émission Stars 90 de Michel Drucker, le 9 septembre. Jusqu’ici, aucun indice n’a filtré sur le clip tourné par Boutonnat et bouclé depuis quelques moi déjà. Les médias et les fans sont sur les dents… et personne n’est déçu. Mylène Farmer et Jean-Louis Murat sont sobrement filmés en noir et blanc, dans un cimetière juif abandonné. Mylène ne fait quasiment aucune promotion pour ce titre, et ne vient en chair et en os chanter son titre avec Murat à la télévision que le7 octobre, toujours dans l’émission de Drucker (le passage est préenregistré le 1er septembre 1991, non sans mal d’ailleurs, puisqu’il nécessitera pas moins de six heures de tournage, Murat ayant du mal avec son play-back ; Mylène s’excusera le lendemain en offrant aux technicien quelques bulles de champagne).
Le 14 novembre, l’histoire bascule soudain dans le cauchemar. Un fan déséquilibré prend un fusil, et avale en quelques heures les kilomètres qui séparent Nancy de Paris. Cet employé des PTT de vingt-sept dans, vexé que Mylène n’ait pas répondu à ses nombreux courriers, fait alors irruption au siège de la maison de disque Polydor, rue Cavalotti, et tire sur le réceptionniste, qui décédera quelques heures plus tard. L’homme est maîtrisé alors qu’il est en train de monter les étages. On propose alors à la chanteuse de se protéger, mais elle refuse.
Le « saucissonage » de L’Autre (qui approche les 900 000 copies écoulées) continue de plus belle : le single suivant, « Je t’aime mélancolie »,retrace l’incursion semée d’embûches de Mylène dans le show-biz et le sort difficile que lui réservent certains médias, le tout sur fond de déprime et de découragement, excepté le dernier couplet, plus détaché : « J’ai comme une idée / de la moralité / Comme une idée triste / mais qui ne meurt jamais / En somme c’est çà : / Pour plaire aux jaloux / Il faut être ignorée / Mais là, mais là / Mais là pour le coup / C’est Dieu qui m’a plantée… alors ? » Joignant le geste à la parole, le clip insolite de Laurent Boutonnat met en scène Mylène sur un ring de boxe, se battant contre un mâle ténébreux. Entre deux coups dans la mâchoire, la belle (porte-jarretelles, guêpière et ceinture dominatrice, le tout signé Jean-Paul Gaultier) conduit également une élégante chorégraphie (qu’elle a conçue elle-même) en compagnie d’une dizaine de danseuses. Les deux « plans » (combat et ballet) sont filmés séparément. Pour la première fois, le tournage est « couvert » par Claude Gassian, incontournable photographe de la chanson et du rock. Le clip et la chanson recueillent les faveurs du public, bien que la vidéo pâtisse d’une symbolique un peu schématique en regard du texte, beaucoup plus torturé. Sur la version maxi-CD des remixes, Mylène ajoute un inédit, « Mylène is calling ». Dans cette chanson culte, la chanteuse laisse sa voix timide sur un répondeur téléphonique, accompagnée par une musique aérienne et mélancolique. Le clip de « Je t’aime mélancolie » est diffusé à partir du 15 décembre, et Mylène, comme pour « Regrets », fait un minimum de promotion.Henry Neu conçoit pour les médias une pyramide en carton avec le Cd à sa base : C’est le premier objet en « volume » du marketing. D’autres suivront.
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Rétrospection l'Autre suite
17/04/2007 11:16
L’année 1992 débute un peu mollement, comparé à la frénésie des mois écoulés. En février, Mylène est nommée aux Victoires de la musique dans la catégorie meilleure artiste féminine et meilleur clip pour « Désenchantée ». Elle ne gagne aucun des deux trophées, les vainqueurs étant respectivement Jane Birkin et Les Inconnus, pour la vidéo Auteuil-Neuilly-Passy. Excepté la certification par le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique), début 1992, d’un disque de diamant pour L’Autre (plus d’un million de disques vends, pour un total de ventes estimé à 1 800 000), la planète Farmer est bien calme. Rien de tel qu’un peu de souffre pour réveiller les foules. C’est chose faite avec la sortie, en mai 1992, du quatrième et dernier extrait de L’Autre, « Beyond my control ». « Beyond my control » (en français « c’est plus fort que moi ») est un clin d’œil au film de Stephen Frears tiré du roman de Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses. Dans le film, John Malkovitch/Valmont prononce ces phrases lorsqu’il rompt avec Mlle de Tourvelle : « Je ne vous aime pas. Ce n’est pas ma faute, c’est plus fort que moi. » C’est d’ailleurs la voix de l’acteur dans Les liaisons dangereuses qui est samplée sur la chanson. Le clip déchaîne les foudres. Il faut dire que Laurent (qui a bouclé cette vidéo en deux jours aux studios Sets) n’y est pas allé avec le do de la cuillère. Découvrant les ébats de son amant (interprété par Frédéric Lagache, le « marionnetiste » de « Sans contrefaçon ») avec une jeune femme blonde, Mylène la pure, telle Jeanne d’Arc rompue aux joies de la chair, s’immole sur un bûcher, tandis que des images de loup dévorant une charogne se superposent à un supplice. Pour les scènes « hot », Frédéric Lagache est doublé par Christophe Danchaud, maquilleur et ami de la chanteuse et danseur sur la précédente tournée. Le clip s’achève par un baiser que Mylène donne à son amant, étreinte qui dégénère en morsure vampirique. Cette vidéo un rien gore fait en tout cas beaucoup causer dans les gazettes, qui se font évidement un plaisir de diffuser les clichés (signés Rosenstiehl) du « scandale ». Mais le CSA ne le censure finalement pas, sa diffusion étant laissée au libre arbitrage de chaque chaîne. Flairant le titre culte, la radio NRJ décide d’offrir à ses auditeurs un picture-disc (vinyle entièrement « illustré ») nde « Beyond my control », édité à cinquante exemplaires. L’opération est un succès, et la pièce devient rapidement l’une des plus recherchées de la collection. Néanmoins, « Beyond… » se vend deux fois moins que les deux singles précédents, « Regrets » et « Je t’aime mélancolie » (plus de 250 000 exemplaires chacun).
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Rétrospection l'Autre suite
17/04/2007 11:15
A la même époque, le disque Urgence sort (à l’initiative d’Etienne Daho) en faver de la lutte contre le sida. Ce double album regroupe des chansons d’amour réenregistrées ou exclusives, pour la plupart en version acoustique. Tout le gratin de la chanson est présent (Hallyday, Bruel, Cabrel, Goldman, etc.). Mylène offre une version inédite de la chanson « dernier sourire » (face B du 45 tours « Sans logique » en 1989). Le proje fait écho au Red Hot and Dance, une compilation internationale de remixes inédits (Madonna, George Michael, Seal…) en faveur de la même cause et sortie à la même époque.
Au départ, un autre inédit de Mylène (« Que mon cœur lâche ») aurait été destiné à figurer sur Urgence, mais « Dernier sourire » lui fut préféré, en raison de son caractère moins polémique. « Que mon cœur lâche » sort pourtant en novembre 1992 (une version anglaise du titre, « My soul is slashed », sera disponible en maxi en mai 1993), et constitue d’emblé une petite révolution. La chanson est un plaidoyer contre le « tue-l’amour » qu’est le préservatif, à une époque où personne n’a vraiment le choix. Mais le titre ne prend pas position sur l’acte lui-même de « mettre ou ne pas mettre » : « Dans cette chanson, je fais tout simplement un constat sur l’amour de nos jours. Un amour perverti par la menace de la maladie, par la question du préservatif, qui pose d’emblée dès que l’on ressent un élan envers l’autre. » (Mylène Farmer, Télé 7 Jours, décembre 1992) Plus largement, le titre s’en prend au sida et aux rêves d’amour qu’il a tués : « Que mon cœur lâche / mes rêves d’amour excentriques / n’ont plus le strass / Mon stress d’amour est si triste. » Seconde révolution : le réalisateur du clip n’est pas Laurent Boutonnat, mais Luc Besson, qui tourne en quatre jours des les immenses studios d’Arpajon, sur trois plateaux différents. La diffusion du clip, le 12 décembre, dans l’émission Match Music sur M6, confirme ce changement de ton. Mylène interprète un ange missionné sur
la Terre
par Dieu (cheveux blanc et costume cravate) pour aller se rendre compte du chaos qui règne ici-bas. Dès son arrivée sur Terre, l’ange se heurtera au manque d’amour et de moral (symbolisé par la boîte de nuit le Q) et finira par comprendre ce qui mine le monde : la maladie de la solitude, représentée par des respirateurs artificiels dont chacun a besoin pour survivre, et des voiles blanc (figurant le latex) qui séparent les amants potentiels dans la boîte de nuit. Un clip plein d’humour qui rompt avec la tradition des vidéos torturées et poisseuses dont Boutonnat a habitué le public.
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Rétrospection l'Autre suite
17/04/2007 11:14
Comme une nouveauté n’arrive jamais seul, Mylène offre un lifting à la plupart de ses tubes en sortant une compilation de remixes, le double album Dance remixes, en décembre 1992. Si la chanteuse sacrifie à cette pratique depuis quasiment le début de sa carrière, c’est la première fois qu’un album entier de titre club est mis en vente par une chanteuse « de variétés ». Les versions (remixées par Boutonnat et Rogen, le fidèle ingénieur du son) sont pour la plupart déjà existantes, mais trois inédits sont disponible : « Libertine », « We’ll never die » et « Que mon cœur lâche ». La pochette et le livre photo (toujours estampillés Rosenstiehl) présentent Mylène en gymnaste gracile s’essayant aux exercices physiques dans une salle de gym à l’ancienne. La compilation se vendra à prés de 300 000 exemplaires.
Loin des tumultes médiatiques et de la loi musicale désormais totalitaire du BPM (beat and minute) qui annonce l’ère de la techno, Farmer et Boutonnat ont d’autres préocupations : le tournage du lon-métrage Giorgino, réalisé par Laurent Boutonnat, et dont Mylène a le second rôle. Après un long travail d’écriture et de recherche de financements, le tournage peut enfin débuter. A priori, aucun indice ne filtre sur le projet. Mais il est question de plaines enneigées, de Tchécoslovaquie, d’apoque révolue et de maladie mentale… Affaire à suivre…
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***Rétrospection Ainsi soit-je...***
22/02/2007 21:13
« Dis, maman, pourquoi je suis pas un garçon ? » En octobre 1987, la nouvelle bombe de Mylène Farmer est lancée : « Sans contrefaçon », tube polisson et furieusement entêtant, fait rapidement un carton : « Puisqu’il faut choisir / A mots doux je peux le dire / Sans contrefaçon / Je suis un garçon / Et pour un empire / Je ne veux me dévêtir / Puisque sans contrefaçon / Je suis un garçon. » Le titre fait un clin d’œil au personnage du chevalier d’Eon, alias Charles Beaumont, un espion du 18e siècle qui avait pour habitude de se travestir pour obtenir ses renseignements.
« Sans contrefaçon » est une chanson importante à plus d’un titre. D’une part, elle rompt radicalement avec les tubes ténébreux tels « Libertine » et « Tristana », prouvant que le duo Farmer-Boutonnat sait changer de répertoire tout en restant efficace. D’autre part, son thème ambigu vaut à la chanteuse l’adhésion massive du public homosexuel. Le titre annonce enfin le second et très attendu album, dont il constitue le premier extrait. Promotion oblige, Mylène multiplie les apparitions à la télé. Et c’est sous les traits d’un adorable garçon (costard à carreaux et casquette vissée sur la tête) qu’elle effectue une chorégraphie fluide et ludique, accompagnée par ses danseurs. A Nulle part ailleurs (à l’époque de « l’âge d’or » de ce programme décapant, présenté par Philippe Gildas et les Nuls, elle annonce, entre autres, qu’elle a fait l’acquisition d’un second singe, Léon !
Elle quitte néanmoins momentanément son habit de Poulbot pour participer aux Oscars de
la Mode
, toujours en octobre, où elle s’acquitte avec panache d’une dynamique interprétation du classique de Juliette Gréco : « Déshabillez-moi ». A la même époque, la chanson est également reprise par la chanteuse Patti Layne : c’est finalement cette dernière qui a les honneurs des radios, puisque Mylène ne sort pas ce titre en 45 tours (il est néanmoins disponible sur un maxi).
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